Fous furieux

Voilà bientôt cinq ans que Romain Desbois s’est offert une Dino 246 GT grise qu’il sort chaque week-end sur les routes piaytonnes. Mais il n’est pas satisfait. Elles ne sont pas faites pour son bolide et il enrage de ne pas pouvoir faire parler la cavalerie.

Pour se défouler, de temps en temps il va bien tourner sur le circuit du Virevire mais il n’a pas d’adversaire avec qui se mesurer.

Aussi lorsqu’il rencontra Tibère Ezina au volant d‘une 512 TR rouge, son sang ne fit qu’un tour. Il s’empressa de le défier. D’accord sa voiture n’avait pas le potentiel pour lutter à armes égales avec la sienne. Il comptait sur sa dextérité et sa connaissance des routes du pays.

Mais Tibère se refusait à la lutte, tout à sa star-up de vente de lingerie affriolante sur le net « Narciz » qu’il avait créée avec Tracey Lecyon (1) et dont il avait réussi à lui racheter une partie de ses parts pour en être aujourd’hui l’actionnaire majoritaire.

Bof, si on grattait un peu la façade, on se rendrait compte que son affaire vivait plus ou moins à crédit, mais si le chiffre d’affaires était en hausse constante, les bénéfices n’étaient pas au rendez-vous. C’est le moins que l’on puisse dire. Ils suivaient la présence du tissus dans les productions de Tracey, c'est-à-dire qu’ils se raréfiaient…

Mais je m’égare et il me faut revenir à nos deux loustics.

A force de se tourner au tour, de se narguer ou de refuser le combat, Tibère abdiqua et ils finirent par se mettre d’accord pour se livrer à une course sur route libre. Toutefois, Tibère avait posé ses conditions. La course aurait lieu une nuit sans lune, et en l’absence de tout éclairage urbain. C'est dire le peu de chance de voir ces conditions réunies…

Et pourtant, c’est ce qu’il advint ce samedi là. Une panne généralisée du réseau électrique plongea le canton de Piay dans l’obscurité la plus totale. Faut dire, qu’elle n’était pas du genre accidentelle. Elle semblait plutôt du genre arrangée si vous voyez c’ qu’ j’ veux dire. Y avait comme qui dirait de la malveillance dans cette panne. Serait pas un coup des frères Volfoni par des fois ?

Et nos deux acolytes de tourner,  Romain cherchant la 512 et Tibère rusant pour l’éviter. Mais le champ de course étant trop petit ils finirent par s’arrêter après s’est croisés plusieurs fois. Le défi pouvait être relevé !

En voici quelques photos prises cette nuit là par les rares témoins dehors…

_ (1) cf. 2-116 – les belles Bacchantes

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