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FCF-Rétrovision 3
17 septembre 2012

Réveil matin !

Aujourd’hui tous les jeunes sont blasés dès leur enfance. Plus rien ne les émerveillent ou fait rêver. Mais il n’y a pas encore si longtemps, sans remonter à notre génération, il y avait encore une telle part de rêverie possible. Pour cette histoire, remontons donc un peu le temps pour arriver dans les toutes premières années 1980. Internet n’étendait pas encore sa toile et il y avait encore un peu de mystère même juste à côté de chez vous.

 Par une belle fin d’après midi de juillet Maurice Deuvot et ses copains venaient de déposer leurs sacs à dos sur le quai de la gare de Saint Rambert en Bugey.

_ Tu vois la maison grise et carrée, là-bas au fond, dit-il à son amie Renée, en montrant une des dernières maisons du village, c’est là que j’ai habité dans les années cinquante.

Puis levant la tête et invitant les autres à en faire autant.

_ Et au-dessus de nous, il y a le « Petit chêne » juste au bord de la falaise. Mais on ne peut plus en approcher librement car il y a eut quelques suicides. Pensez, tomber sur les rails !!! Mais, nous, nous allons monter plus loin, et plus haut.

 Joignant le geste à la parole, il entraina ses trois compagnons hors de la gare. Ils prirent sur leur gauche pour suivre la rue qui longeait l’ancienne usine de la Shappe où nombre d’habitants du village et des environs travaillaient la soie naturelle.

 _ Quand j’habitais ic,i il y avait 27 bistrots dans tout le village et ils travaillaient tous, plus ou moins, des stations qu’y faisaient les ouvriers en rentrant chez eux !

 Lorsqu’ils arrivèrent en vue du four à chaux, ils durent traverser la voie de chemin de fer et, prenant sur la droite un petit sentier, ils entreprirent leur ascension jusqu’au hameau de Javornoz.  La montée leur prit plus d’une heure, Maurice se faisant un plaisir de leur montrer Serrières et le Chauchay d’en haut ou Grattoux agrippé sur l’autre versant de la cluse.

 Que de balades il avait faites dans ce Bugey !  Arrivés à proximité du four banal, ils firent une pose. Maurice en profita pour s’enquérir d’un endroit où planter les tentes.

 _ Vous n’avez qu’à monter vous installer devant le grangeon qu’est là haut. Lui répondit une femme sur le pas de sa porte. Mon mari…

_ Lucienne ! Où qu’ t’es donc passée ?

_ Merci Madame.

 _Bon, nous pouvons nous installer là-haut, dit Maurice à ses copains, en montrant un champ au-dessus de lui. Demain nous ferons le tour du pain de sucre et nous monterons à son sommet avant de revenir par Blanaz.

 Sur le coup de 19 heures les tentes étaient montées et la soirée et la nuit furent très agréables, passées dans un silence merveilleux seulement entrecoupé par les cris des animaux nocturnes. Notamment une hulotte qui semblait marquer les heures, perchée juste dans l’arbre voisin.

 Quand soudain :

vvvvvvvvvvvvvvvvrrrrrrrrrrrrrrrrrrrroooooooooooooooooommmmmmmmmmmm, VVVVVVVVVVVVVVVVRRRRRRRRRRRRRRRRRRRROOOOOOOOOOOOOOOOOOMMMMMMMMMMMM, vvvvvvvvvvvvvvvvrrrrrrrrrrrrrrrrrrrroooooooooooooooooommmmmmmmmmmm,

vvvvvvvvvvvvvvvvrrrrrrrrrrrrrrrrrrrroooooooooooooooooommmmmmmmmmmm, VVVVVVVVVVVVVVVVRRRRRRRRRRRRRRRRRRRROOOOOOOOOOOOOOOOOOMMMMMMMMMMMM !!!!

 _ Putain ! Quel est le con qui nous réveille ainsi ? S’écria Roger en s’étirant et se grattant l’entre jambes. Vais pisser. Ça urge !

 Et quittant la tente qu’il partageait avec Edouard, il trouva le grangeon ouvert, d’où s’échappait des bruits d’outils qui s’entrechoquaient. Sa curiosité étant plus forte que le besoin qu’il devait pourtant satisfaire, il s’avança vers les portes ouvertes. Et là, devant le spectacle qui s’offrait à lui, il faillit se faire dessus.

 Dans un dernier sursaut de lucidité, il fit demi tour et se soulagea au plus vite pour pouvoir revenir voir ce qu’il venait de découvrir.

 Devant ses yeux agars il y avait une belle voiture de sport blanche dont il ignorait la marque. Au fond du grangeon un homme rangeait ses outils. Celui-ci se retourna vers lui et lui dit :

 _Entrez, n’hésitez pas. Venez l’admirer. C’est la troisième fabriquée que vous avez sous les yeux. C’est une…

 Mais à ce moment là une main ferme vient s’appuyer sur l’épaule gauche de Roger pour le secouer.

 _ Roger ! Oh Roger ! C’est l’heure de se lever. Sinon les autres vont devoir nous attendre pour déjeuner.

 _ Quoi ? Ce n’était donc qu’un rêve.

 C’est à cet instant que la voix de Renée se fait entendre sous l’avancée de la tente.

 _ Maurice ! Viens voir ! Y a quelqu’un qu’a pissé sur les provisions !

3-132_GR01_Reveil-matin

3-132_GR02_Reveil-matin

3-132_GR03_Reveil-matin

 

 


 

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