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FCF-Rétrovision 3
26 juillet 2009

J'ai diné avec Lui

ou la (trop) brève rencontre

En ce dimanche matin, comme nombre d’entre eux Armand Teury retrouve ses copains Alain Fairieur et Albert Gougnan au Bar du Commerce pour boire le sacro saint apéro pendant que leurs épouses respectives sont à l’office.  Faut dire que les 3A comme on les surnomme ici ont trouvé un stratagème pour se réunir. Vu qu’avant d’aller à l’office leurs dames ont fait le marché et acheté des légumes et des fruits frais, il faut bien que quelqu’un garde leur panier pendant qu’elles se recueillent. Eux, en cette saison,  c’est devant un jaune bien frais qu’ils le font.

C’est aussi l’occasion pour eux de parler belles carrosseries. Et d’en regarder passer certaines parfois. Faut rien perdre.  D’habitude la conversation court sur leurs derniers achats de miniatures car ce sont de fâcheux amateurs que la Monique Debonkeur, la buraliste redoute chaque jeudi, jour de livraison.

_ Parce que il faut les voir les trois ! Dit-elle aux autres clients. Et que je te retourne l’emballage, et que j’ te le secoue pour voir si ça fait du bruit ? Et si ça en fait c’est qu’y a quéque chose de cassé dedans. Alors ils en veulent pas. Heureusement pour moi qu’ils viennent pas en même temps.

Que n’avait-elle pas dit ça, la malheureuse… Comme de bien entendu, il y eut une âme charitable dans le village, pour colporter au plus vite la phrase à l’un des 3A.

_ Ah, c’est comme ça que tu vois les choses, Monique. Et bien tu vas voir …

Et le jeudi suivant, sur le coup de 8 heures moins 10, ce fut Alain Fairieur qui arriva le premier et mit près d’un quart d’heure à se décider, mais au moment où il allait payer c’est Albert Gougnan qui fit son entrée dans le magasin.

_ Alors Alain qu’as-tu trouvé de bien ce matin ?

_ Rien ! Que du passable et regarde, la pochette a déjà souffert. On dirait que quelqu’un l’a déjà sortie pour la regarder… et l’autre là-bas, la boite est fendue… Il en a même…

_ C’est pas fini vous deux, les interpelle Monique, y en a qui voudrait payer leur journal.

_ C’est bon, lui répondit Alain en libérant l’accès au comptoir.

Cela ne les fit pas taire pour autant et tandis qu’Albert Gougnan se penche à son tour sur les exemplaires restants  Armand Teury fait son apparition à son tour.

_ Alors quoi de neuf ce matin ?

Et c’est reparti pour un tour. Et nana ni, et nana nère… et patati et patata… il y en a pour tous les réducteurs, transitaires, grossistes, distributeurs, détaillants… tout le monde est chaudement habillé pour l’hiver. Et aucun des clients présents n’en perd une miette vu que les 3A se font un malin plaisir de parler fort.

Au bout d’un moment la Monique, qu’ils connaissent bien, finit par jeter les armes et à les ramener sur terre.

Au fait, pourquoi ai-je commencé ce délire ?  Ah oui, ça me revient… C’est parce qu’Armand Teury avait une nouvelle à annoncer à ses poteaux.

_ Vous savez pas. Mais moi, hier j’ai diné avec Lui.

_ Et toi Albert, t’en penses quoi de la 1000 de Claude Brasseur ?

_ Ben, tu sais, c’est encore le moule d’origine qui …

_ Puisque je vous dis que j’ai…

_ Et toi, t’as toujours pas acheté l’A610 de Magny-Cours ?

_ Non, j’aime pas sa couleur.

Chaque fois qu’Armand veut leur raconter ce qu’il a fait la veille au soir les deux autres continuent leur discussion sans lui prêter attention. Aussi, au moment de se séparer, leurs dames venant récupérer leurs paniers, Armand s’entendit interpeller :

_ Au fait, qu’est-ce que tu voulais nous dire ?

_ Oh ! Rien de bien important. J’ai seulement diné hier soir avec M. Ixo.


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