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FCF-Rétrovision 3
12 juillet 2009

Coup de pompe

Histoire sans images


Qu’il est loin le temps où le pompiste vous saluait l’index pointé sur sa casquette et vous servait. Aujourd’hui, non seulement nous devons nous servir nous-mêmes, mais pour certain ce serait plutôt le majeur qu’il dresserait en l’air à votre arrivée.

D’accord, faut pas généraliser, mais là, y a dépassement des bornes des limites comme disent certains.

Je vais tenter de vous narrer la chose de façon humoristique mais cela ne m’a pas fait rire du tout, d’où ce billet d’humeur et cette contre publicité gratuite pour la station service concernée.

C’était par une belle fin de matinée ensoleillée, bercée par le chant continu des cigales. Après s’être fait piétiner les orteils par la foule, Jean Aymar du Tacot et son épouse née Mélusine Anchine avaient décidé de quitter Arles pour s’en revenir chez eux en faisant un petit pèlerinage à une table qu’ils connaissaient et appréciaient à Saint Rémy, tant par la simplicité de la salle, l’accueil chaleureux et la qualité de la cuisine à prix raisonnable qui avaient résisté à l’usure du temps. 

Mais avant de pouvoir s’extraire de la fourmilière urbaine Jean Aymar du recourir à la technique locale de conduite. Eviter de respecter au minimum les autres. S’imposer dans les carrefours, forcer le passage au milieu des voitures arrêtées, voire tenter de remonter une rue à contresens. L’incivilité sous toutes ses formes, le tout vu en moins d’une heure de temps. Comme s’il pouvait en être différemment. Ah pléonasme, si tu pouvais toucher des droits d’auteur, tu serais le premier milliardaire français. Aussi coïncé au milieu d’un labyrinthe de rues étroites où le moindre espace servait de stationnement à qui avait osé stationner, il n’eut qu’une hâte, trouver un oasis de calme, qu’il savait être à St Rémy.

Pourtant la journée avait bien commencé. Ils avaient quitté Avignon quelques heures plus tôt et au hasard d’un feu rouge, Jean Aymar aperçut dans son rétro des gyrophares bleus qui le rattrapaient, mais curieusement pas de bruit de sirènes pour demander le passage. Le feu passant au vert, il démarra, suivi par les trois ou quatre voitures qui le séparaient des gyrophares. A la sortie du village un motard de la police nationale le dépassa et poursuivit sa route sans rien lui dire. Mettant à profit les courbes de la route, il découvrit qu’il s’agissait d’un cortège officiel avec motards et voiture de la police ouvrant la marche et suivis par quatre grosses berlines sombres et deux monospaces, tous surmontés d’un gyrophare. Et au premier rond point… surprise, Jean Aymar fut invité à le franchir sans s’arrêter, le motard bloquant ceux qui arrivaient par la gauche. Quelques secondes plus tard le même motard redoubla Jean Aymar pour aller se placer au rond-point suivant et le laisser passer. Et le manège se renouvela jusqu’en Arles où le nouveau ministre de la culture allait inaugurer l’exposition photographique.

Quel plaisir de se voir ouvrir ainsi la route se dit-il tant il était plus habitué à être obligé de se ranger sur l’accotement pour laisser passer les convois exceptionnels qui traversent tous les jours sa région. Et pas d’excès de vitesse, ni de précipitation de la part du cortège qui n’hésita pas à supporter un ralentissement assez long du à une voiturette ( une trapanelle comme on dit du côté de Cernés le Vieux) qu’il ne put doubler en raison de la circulation dans l’autre sens. Ah ! se dit-il si tous les ministres pouvaient se déplacer ainsi… et nous aussi. Et encore il n’avait connu aucun bouchon pour gagner le midi quelques jours plus tôt et n’en connut qu’un seul suite à une voiture renversée lors de son retour. Alors que sur la voie descendante il put estimer à plus de 50 km celui sévissait au sud de Valence.

Tout ça pour dire quoi au juste ?

Ah ! oui, son besoin d’essence pour remonter. Oh il n’en avait certainement pas besoin puisque sa jauge indiquait plus de la moitié du réservoir alors qu’il avait fait déjà la moitié de son kilométrage. Mais c’était un prudent. Avec le Mistral de face il consommerait un peu plus et s’il y avait des bouchons, le surplace n’est jamais économique, surtout avec la clim qui tourne à fond.  Il trouva ce qu’il cherchait à la sorte de la ville et pénétra sur l’aire des pompes qui s’offraient à lui. Tout de suite son regard fut attiré par les affichages qui les recouvraient. «  Prépaiement obligatoire » « Vous vous servez après » ???? L’avait encore jamais vu ça depuis qu’il conduisait.  Certainement une victime de départs précipités sans payer. Mais est-ce une raison pour en faire supporter les conséquences aux autres, aux « honnêtes », à ceux qui payent ce qu’ils consomment.

Bon je dis pas, pensa-t-il, j’en prends pour 30 euros. Mais à la réflexion, si je ne peux en faire entrer que pour 28 euros 37, est-ce qu’il va me rendre la monnaie, après ??? 

Il préféra ne pas courir le risque et reprit la route. Il fit le plein plus tard dans une petite station de village, où malgré le prix fort il eut au moins droit au sourire de la caissière et la satisfaction d’avoir fait travailler le commerce local ( !).

Si le premier a peur de se faire voler son carburant, l’a qu’à mettre des automates à la place de ses pompes et aller faire son jardin ou boire son jaune, voire faire une pétanque pendant que les clients se servent.

Encore un qui cherche à corriger les conséquences d’un mal au lieu de s’attaquer à ses causes.

Malgré ce désagrément Jean Aymar et Mélusine furent ravis de leur séjour dans le midi et leurs têtes sont encore encombrées d’images et de dialogues du Off d’Avignon qui leur a proposé encore une fois une bonne cuvée.

_ Arles - Station Total (route d’Avignon) entre le rond-point de la route de Fonvieille et la sortie de la ville.

_ Elle vous recommanderait   Barricades à 21h40 au théâtre de la Poulie et Délire à deux à 19h15 au Chien qui fume

_ Lui, ce serait plutôt Faites comme chez vous à 17h00 au Capitole mais surtout Moi, j’ai du t’ça à 13h50 à l’Art en scène théâtre

Mais aussi deux conteurs aussi différents l’un que l’autre : Rachid Akbal dans Baba la France à 11h00 au théâtre la Luna et Pierre-Philippe Devaux dans Yosef fort rêveur à 19h15 à l’Espace St Martial

Ou encore Daniel Lavant dans Bigshoot à 12 h 00 au Chêne noir et un ensemble musical qui déménage fort, les fouteurs de joie à 23 h 00 à la Présence Pasteur

Une sélection personnelle parmi les seize vus. Un seul pas terrible : Inaugurations où le « comédien » n’a aucune présence sur scène. Sinon que du bon !

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