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FCF-Rétrovision 3
21 avril 2011

Mon chien l'a tuer !

Centre ville de Maizy lès Piay, le pâté de maisons où se situe l’action.

 

L’atelier de carrosserie D.K. Bocet se trouve derrière l’entrepôt de Madame Bricole, dans le passage des Oubliés, qui est parallèle à la Rue du Commerce où se trouve l’Assiette Bressanne.

 

3_402_GR01_Chien_ecrase

 3_402_GR02_Chien_ecrase

  

  

_ Et tu te dis mon ami ? 

_ Ben, Gérard, faut pas t’ mettre dans ses états là… 

_ T’es gonflé, d’ m’ dire ça… Tu tombes sur un coup, et tu m’en causes pas ! 

_ T’étais pas chez toi, et puis j’avais pas mon portable sur moi. 

_ Que tu dis ! Que tu dis !  

_ Ecoute, t’as rien perdu du tout car le nouveau  flic n’a pas voulu de mon aide… 

_ Quoi ! 

_ Non, j’ t’assure, il m’a viré comme un malpropre… 

_ Faut dire qu’avec ta barbe de trois jours, t’es pas nickel-chrome… Mais de là, à te chasser… Quel con ! Au fait, raconte moi plutôt ce qui c’est passé. 

_ J’étais à l’Assiette bressanne en train de boire un café lorsque tout à coup la porte s’ouvre brutalement sur un type qui entre, tout affolé …

 

 

_ C’est la faute à mon chien ! C’est la faute à mon chien ! 

_ Vous divaguez. 

_ Non, j’ vous qu’ c’est la faute à mon chien. 

_ Et qu’est-ce qu’il a fait vot’ chien ? 

_ Il a tué le clodo ! 

_ ??? 

 

 

Mais revenons un peu quelques minutes en arrière, alors que Maurice Toret-Paleur vient se sortir Rictus pour faire ses besoins matinaux… Comme à l’accoutumé, il entreprend de faire le tour du pâté de maisons et libère son chien lorsqu’il entre dans le passage des Oubliés. Et oui, j’y peux rien. C’est son nom. En hommage à tous les anonymes qui n’ont pas eu le droit de voir leur nom apposé sur une plaque, quelle qu’elle soit. Rictus en profite alors pour se mettre à courir et à renifler dans tous les coins, recoins et autres lieux pour y marquer son territoire. C’est du moins ce qu’il faisait jusqu’à ce matin. 

 

Car ce matin, il a fait autre chose ? Il semblerait que oui d’après le récit qui va en être fait. 

 

_Vite, le téléphone ! Vite… 

_ Ben Maurice, tu dis même plus bonjour ce matin ? 

_ Scuse Patron, j’ai pas le temps, ‘pelle les flics ! Vite… Y a un mort ! 

 

C’est ainsi que l’histoire commence vraiment. Lorsque Maurice Toret-Paleur, ouvrier métallo arrive en courant à 6h55 au comptoir de l’Assiette Bressanne pour appeler les gendarmes.  

 

_ La gendarmerie ? 

_ Ouais, Gendarme Louidouse à l’appareil. 

_ Venez vite, y a un mort aux Oubliés ? 

_ Où ça ?  

_ Aux Oubliés, j’ vous dis, à côté du carrossier. 

_ Vu, c’est qui ? 

_ J’ crois bien que c’est le Marsupilami. 

_ ??? 

_ Ben quoi, le clodo… Celui qui s’ vante d’avoir tout fait avec sa queue… 

_ Vous parlez du vieux beau ? 

_ C’est ça de l’ancien bellâtre. L’est mort, j’ vous dit. Mon chien l’a tué… 

_ Quoi ? Votre chien ? 

_ Ouais ! Mon clébard, l’a fait tomber le charbon dessus… 

_ ??? On arrive. Z’êtes où d’ailleurs ? 

_ A l’Assiette. 

_ Restez-y, on arrive de suite. 

_  J’ bouge pas.

 

Si Maurice Toret-Paleur ne bouge pas et demande une fine au patron pour se remonter le moral, un client se lève, pose de la monnaie sur le comptoir et sort en disant au-revoir. Une fois dans la rue, il cherche à se repérer et très vite prend sur sa gauche et tourne au coin de la rue. Il passe devant le garage Ducoin et tourne encore à gauche. C’est peut-être plus long par ce côté se dit-il, mais au moins je verrai venir les gendarmes. 

 

Il a quand même le temps d’arriver sur le lieu du drame. En effet il y a bien un corps dissimulé sous un tas de sacs de charbon qui ont basculé. Il y a même un chien qui a subi le même sort. Ecrasé par d’autres sacs. Il tourne autour sans rien toucher. Observe. Recule. Change d’angle d’observation. Il aimerait pouvoir monter sur quelque chose mais ne trouve rien. Il va pour se pencher lorsque…

 

_ Hep, vous là, qu’est-ce que vous faites ! 

_ Du calme, dit-il en se redressant et retournant très lentement, j’observe seulement. 

_ Et de quel droit ? S’il vous plait ? 

_ Barbosa. Pedro Barbosa, détective privé madrilène. 

_ Laisse tomber Hubert, j’ l’ connais bien. L’a déjà aidé sur d’autres affaires (1). 

_ Laissez tomber ! T’en as de bonnes, il a rien à fiche ici. Et se tournant vers lui, Hubert Louidouse, lui demande de quitter les lieux et de l’attendre à l’Assiette. 

_ J’en sors de l’Assiette. J’ai entendu ce qu’a dit le type qu’a trouvé le corps. 

_ Et alors ? En quoi ça vous regarde ? 

_ Oh moi ? En rien. Juste que ça m’intriguais l’idée que ce soit son chien qui ait tué le clochard. 

_ Et maintenant ?  

_ J’ y crois plus du tout. 

_ Et pourquoi ça ? 

_ Z’avez qu’à faire votre enquête ! 

 

Et sur ce Pedro Barbosa, puisque c’est bel et bien lui, s’en retourne à l’Assiette dans l’attente de son audition par les gendarmes.

 

 

Gendarmes vite rejoints par Maurice Toret-Paleur très pale et flageolant, soutenu par une gendarmette auxiliaire.  

 

_ Pouvez-vous nous raconter ce qu’il c’est passé ? 

_ Ben, comme tous les matins, j’ai sorti Rictus pour qu’il fasse ses besoins… On est entré dans le passage et il s’est mis à fouiner comme il fait tous les jours… Mais ce matin il s’est mis à aboyer au mort, mais pas trop fort. Plus un grognement qu’un aboiement… Sur le coup j’y ai pas fait attention… C’est en repensant à la chose que ça m’est revenu. 

_ Poursuivez. 

_ Il est venu vers les sacs de charbon, tout en continuant de grogner. Il s’est figé un instant et a aboyé. Il s’est mis à gratter, couiner… Les sacs ont basculé sur lui… Il a juste gémi un dernier coup puis plus rien… Des larmes lui montent aux yeux, qu’il essuie d’un revers de manche. 

_ Continuez, je vous prie. Qu’avez-vous fait et vu ? 

_ J’allais pour dégager mon chien, lorsque j’ai aperçu les jambes du Marsup… Enfin du clochard. Et que j’ai couru vous appeler.

 

 

Après leurs premières constatations, les gendarmes, relayés par leurs spécialistes scientifiques arrivés à leur tour, entrent à l’Assiette et s’isolent avec Pedro Barbosa dans la salle du premier. 

 

_ Sommes d’accord avec vous. C’est pas le chien qu’a fait tomber les sacs sur le clochard. 

_ Ni les sacs qui l’ont tué. Leur réplique Pedro Barbosa. 

_ ??? Z’êtes bien affirmatif. Z’êtes dans le coup ? 

_ Puis quoi encore ? D’abord pour l’affaire du peintre. Une fois ça va. Faudrait pas exagérer. (1) 

_ C’est quoi c’t’embrouille ? 

_ Je te raconterai Hubert. C’est une vieille affaire que Monsieur a aidé à résoudre. 

_ Bon, bon, ‘mettons que j’ai rien dit. 

_ Admettons ! Je disais que je ne crois pas que la chute des sacs de charbon soit la cause de la mort du clochard. Il était mort avant. 

_ Pouvez préciser ? 

_ J’irais même à dire qu’il a été tué. 

_ ??? Z’êtes fortiche ou devin ? 

_ Seulement observateur. 

_ Et qu’avez-vous observé ? 

_ Juste la position du corps. 

_ Et vous en avez déduit tout ça ? 

_ Ouais ! Z’êtes épaté on dirait. 

_ Sur le cul, serait assez juste. Pouvez-vous détailler ? 

_ Bien sûr. Vous avez déjà vu des gens dormir dans la rue perpendiculairement à un abri ? Moi pas. 

_ C’est vrai ça. Mais il était parallèle au mur du garage. 

_ Oui, mais à plus d’un mètre de lui… C’est bien loin pour s’abriter un peu. 

_ Exact. Mais ça n’explique pas votre théorie. 

_ Ma théorie, comme vous dites, c’est qu’on l’a tué ailleurs et qu’on est venu le déposer là. Et qu’ils étaient plusieurs à le porter, d’où la distance par rapport au mur. Et puis, ils ont fait tomber les sacs pour le cacher et faire croire à une mort accidentelle.

 

 

C’est à ce moment là que le légiste rejoint les gendarmes. 

 

_ Alors ? 

_ Je crois que Monsieur a raison. Il porte des traces de strangulation mais pas de trace de coups. 

_ Ils l’ont endormi avant ! 

_ Vous y étiez ? 

_ Vous n’allez pas vous y mettre à votre tour ? Roger, dites lui qui je suis …

 

 _ Et comment ont-ils opéré ? 

_ Oh, vous le savez très bien il leur suffisait d… 

_ C’est possible en effet. Z’avez fait des études de médecine légale ? 

_ Non, juste lu des rapports d’autopsie… (2) 

_ On vous communiquera le résultat lorsqu’on aura fini.

 

 

Et pendant ce pendant, au comptoir : 

 

_ Au fait, c’est qui le macchab ? 

_ Ben, le Marsup’… 

_ Non, je veux dire, son vrai nom ? 

_ Heu, attends ! Et Clément, c’était quoi le nom de longue queue ? 

_ Horace Nelson je crois… 

_ Comme l’Amiral ? Et d’éclater de rire… 

_ Pourquoi qu’ tu rigoles Albert ? 

_ Parce qu’il est mort à coup de boulets ! 

 

 

_ (1) Cf. Tiens bon le pinceau – Au fait, savez-vous s’ils ont trouvé le coupable ? Je n’en ai plus entendu parler. 

_ (2) et moi, « La colline des chagrins » de l’écossais Ian Rankin 

 

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